L'argile, une évidence !


L'argile est venue à moi comme la matière évidente, celle que je dois utiliser pour exister dans cette société de consommation où il est difficile de trouver du sens.
Diplômé des beaux arts, j'ai mis de côté les pinceaux, l'acrylique, le plastique, le numérique pour me consacrer entièrement à cette fabuleuse amie, qui se trouve sous nos pieds. 

 

Autonomie 


J'ai donc appris à trouver, préparer et façonner l'argile par moi même, par souci d'autonomie, mais pas seulement. Il est question de connaitre, de comprendre comment se comporte cette matière issu de l'érosion du temps. Et du temps, il en faut énormément pour pouvoir vous proposer des céramiques en argiles sauvages. 
Généralement, je laisse reposer un an avant de passer une motte sur le tour.

Pour obtenir des teintes variées après cuissons, je mélange différentes argiles de récolte plus au moins ferreuse. La masse elle même est teinté, rien n'est ajouté.
Les effets obtenus sur la céramique sont le fruits de plusieurs cuissons à hautes températures, je re-cuis mes pièces jusqu'au moment où quelque chose se passe.
Cela comporte des risques, car chaque passage dans le four peut être renaissance ou destruction. 

J'ai très peu de déchet de production, cette argile précieuse que j'ai extraite du sol a toute mon attention. Toute l'argile est réutilisé en torchis, en briques crues entre autres.

Malgré tout, il m'arrive d'acheter des pains d'argiles du commerce comme le grès de Noron et la porcelaine de Limoges.


/Autoconstruction\



C'est un peu le cinquième élément, le four, là où la magie s'opère.
Il s'agit d'un ancien four électrique que l'on m'a donné, d'un alandier en brique de récupération et d'une cheminée inox. 

Cet ensemble rudimentaire me permet depuis trois ans d'explorer les hautes températures. Il me faut dorénavant 8 heures environ pour atteindre 1300°c.
La conduite de cuisson est propre à chaque céramiste, j'ai appris à canaliser le feu au fil des cuissons. Chaque chargement de bois, chaque réduction ont une incidence sur l'objet. Les effets obtenus sont aléatoires, parfois reproductibles, toujours surprenant.
En tout cas, c'est un four efficace qui produit peu de fumée pendant les premières heures, preuve d'une bonne combustion. 

Une cabane entoure et protège le dieu du fourneau (kamagami en japonais), entièrement construite à partir de bois de récupération.


Du bois, encore du bois ! 


J'utilise beaucoup de résineux, de bois de haies et toutes les essences qui entourent le jardin.
Chaque cuisson donne des résultats différents aussi pour cette raison.
Je récupère également des palettes qui représente un volume de bois disponible important, jeté la plupart du temps. Il m'arrive de m'approvisionner chez les menuisiers, les couvreurs pour ainsi recycler le bois de charpente.
Il reste ensuite à fendre tout ce bois à différentes tailles pour optimiser les différentes phases de la cuisson.
Tout comme l'argile, le bois se récolte localement.


Emballage ...


Tout mes colis sont expédiés avec des cartons de récupérations, garnis de journaux.
A ce jour, aucune casse à déplorer :)
J'aimerai bien me passer du scotch, à suivre...



Une démarche globale ? 


Ces différents éléments constituent plus qu'une démarche, c'est une philosophie de vie que j'applique avec passion à une activité artisanale.
Vous trouverez donc ici, des céramiques uniques issues d'une merveilleuse alchimie entre les éléments. 
Je n'en suis que le vecteur. 
Et comme rien n'est parfait, il y aura des couvercles qui bougent, d'autres parfaitement ajustés. Des petits morceaux de cale, de plaque, des becs droits ou pas, des textures, des goûts et des couleurs.
Mes céramiques sont faites pour le thé et j'apporte beaucoup d'attention à la qualité de la verse, au confort d'utilisation, pour rendre chaque session thé unique !

Merci de votre visite et bonnes dégustations !


Benoît Lamy